En prothèse fixée, la communication entre dentiste et prothésiste est essentielle pour obtenir de bons résultats, surtout en dentisterie esthétique. L’objectif est particulièrement difficile à atteindre lorsqu’il s’agit d’un travail d’intégration au sourire du patient, comme dans le cas d’une incisive centrale maxillaire [1].
Il existe aujourd’hui de nombreux moyens pour transmettre l’information chromatique au prothésiste, depuis l’utilisation d’un teintier de référence aux méthodes plus avancées faisant appel à des outils comme les spectrophotomètres ou les scanners intra-oraux [2]. Ces méthodes présentent néanmoins des limites et sont, pour certains, très opérateur dépendants. Ainsi, communiquer la couleur reste une tâche difficile [3-5]. Or, ce paramètre est l’une des principales raisons de consultation [6,7]. C’est donc un critère majeur dans la réussite de l’intégration esthétique d’un travail, car une erreur dans la reproduction de la couleur constitue le premier facteur d’insatisfaction des patients [8].
C’est dans ce contexte que Hein, Tapia Guadix et Bazos ont proposé une approche permettant un relevé colorimétrique et dénommé « protocole e-LAB » [9]. Ces concepteurs ont non seulement mis en place un protocole clair et codifié pour analyser et relever la couleur mais également un outil informatique incorporant un algorithme proposant au prothésiste les mélanges de poudres grâce auxquels il peut obtenir la couleur finale escomptée.
L’objet de cet article est de présenter le concept e-LAB, en expliquant son principe et son application en clinique et au laboratoire.
Principes du protocole e-LAB
La méthode de relevé de couleur la plus fréquemment utilisée par les praticiens repose sur l’utilisation d’un teintier. Les teintiers pour céramiques le plus répandus sont le Vita Classical et le Vita 3D Master (construit par famille de luminosité et non de nuance chromatique)…